Lutte contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel : un défi continu

"Dans le monde, plus d’une personne sur cinq (soit près de 23 pour cent) des personnes ayant un emploi ont subi de la violence ou du harcèlement au travail que ce soit d’ordre physique, psychologique ou sexuel’’. Plus qu’un chiffre révélé dans un rapport  conjoint, réalisé par l’Organisation internationale du Travail (OIT), la Lloyd’s Register Foundation (LRF) et le Gallup, Intitulé ‘’données d’expériences sur la violence et le harcèlement au travail : première enquête mondiale’’, il s’agit de la persistance d’un fléau impactant négativement la vie et la productivité des femmes dans le monde, en Afrique et au Togo. 

En milieu professionnel, le harcèlement se manifeste de diverses manières, notamment par des commentaires désobligeants, des moqueries, des intimidations, des exclusions ou des comportements discriminatoires. Les victimes peuvent être ciblées en raison de leur sexe, de leur origine ethnique, de leur orientation sexuelle, de leur handicap ou d'autres caractéristiques personnelles. Quelle que soit la forme qu'il prend, le harcèlement porte atteinte à la dignité des individus, compromet leur bien-être émotionnel et réduit leur productivité. Cette forme de violence est susceptible de provoquer des conséquences dévastatrices sur la santé physique et mentale des victimes

Bien que le législateur togolais ait pris des mesures afin de protéger la femme notamment à travers les articles 40 et 368 du code de travail de 2021, le harcèlement demeure un obstacle majeur pour l’épanouissement des  femmes togolaises évoluant dans le milieu professionnel. Comme le souligne Akoua, employée dans une entreprise à Lomé, ‘’ le problème ce  n’est pas de dénoncer le harcèlement quasi quotidien que nous subissons en entreprise mais, la plupart d’entre nous ne sommes pas assez préparés aux possibles répercussions aussi bien sur l'environnement du  travail que sur les retombées financières de ladite action.”

De ce fait, il urge d’abord pour les responsables d’entreprises de mettre en place des outils clés pour prévenir le harcèlement et favoriser une culture du respect et de la dignité en entreprise.  Ensuite, il s’agit pour ces dernières d’instaurer ou de renforcer les procédures pour enquêter efficacement sur les cas de harcèlement et prendre des mesures appropriées, ce qui suppose l’intégration des cellules genres au sein de chaque entreprise dans le but de documenter et de traiter les plaintes de manière confidentielle, impartiale et rapide, avec des sanctions adéquates pour les auteurs de harcèlement avérés.  Enfin, il revient aux autorités de garantir un soutien effectif et des ressources aux victimes, telles que des services de conseil et des programmes d'aide aux employés.

Ahouefa Huguette SOSSOU